« Blumen in Topf » ... L’album de Léopoldine Hummel est écouté, réécouté. Il est rhénan, il est rhénan, il est rhénan phénoménal ! Zut, je ne suis pas au stade, mais à ce stade, j’évoque bien des fleurs en pot.
Là, j’imagine certains me dirent que c’est l’hiver qui arrive, qu'il est fini le temps des géraniums.
Sauf si une jardinière musicienne venait justement nous planter des géraniums dans les oreilles. C’est ce qui m’est arrivé …
Des géraniums, il y en a sans doute dans ses « Blumen in Topf » lorsque l’on connaît l’attachement de l’artiste à sa région, à sa famille et aux graines semées par ses parents pour qu’elle en arrive où elle est aujourd’hui.
Blumen in Topf
Je ne sais si « Dieu lui a donné la foi » - titre d’une interprétation qui la fit connaître du plus grand nombre, mais le talent déployé tient du déplacement de montagnes. On a d’ailleurs déjà envie de voir les « blumen » quitter ce pot voyageur pour s’enraciner encore plus en région et s’abreuver d’une eau musicale venue d’Alsace, de la Forêt Noire ou de l’Helvétie, lanterne culturelle s’il en est.
Revenons-en à Léopoldine. Que rajouter lorsque Made in Alsace écrit « Ute Lemper déjantée, Nina Hagen cristalline, Marlène Dietrich enfantine, Bjork « made in alsace », un Sheller au féminin, une Catherine Ringer façon Elfe des forêts rhénanes … »
Léopoldine Hummel en libertés
Premières écoutes … Je m’interroge …. Léopoldine est-elle une artiste débutante se permettant des libertés semblables à celle qu’une enfant oserait en société ou est-elle déjà une artiste accomplie ?
Le mot est lâché « Liberté » … On tient ici une chanteuse « en libertés » et je les laisse plurielles.
Liberté de choisir autre chose qu’un courant mainstream ou un copier-coller numérisé pour s’exprimer, liberté de changer de registre et de ne pas se laisser enfermer dans des « cases » restrictives, liberté d’user et d’abuser de sons et d’instruments qu’elle maitrise à souhait.
Féminine, l’artiste est aussi féline à sa façon. Coups de griffes, miaulements laissent à penser qu’elle a déjà vécu plusieurs vies. Chacune de ses chansons nous conte peut-être l’une d’entre elles… incarnées ou observées.
Zozo Lala
L’amateur de textes est surpris de la façon dont elle interprête les siens. Les chansons réalistes que l’on croit percevoir sont sublimées pour devenir surréalistes ! D’ailleurs, tiens, voilà un monde déjanté qui irait bien ici, un univers à la Dali.
« La seule différence entre un fou et moi, c'est que moi, je ne suis pas fou » disait le peintre de Cadaqués…
La folie que l’on perçoit dans certaines chansons de Léopoldine Hummel n’est pas folie. Il s’agit d’une créativité exacerbée et délurée, d’un talent haut rehaussant une robe « de soi » tissé par un parcours atypique …
Après les yeux, revenons aux oreilles … Zozo Lala, Ces années, Saison Seule, Le garçon blessé … Bande son de ce matin ….
Je relance mon lecteur et je pars déjeuner en paix …
Déjeuner en paix ! Bon sang mais c’est bien sûr, je rêve maintenant d’un duo entre l’Alsacienne déjantée qu'est Léopoldine Hummel et l’Helvète underground qu’est Stephan Eicher…
Leurs mondes sont faits pour s’entendre... pour s’écouter.
J'abandonne sur une chaise le journal du matin ... Les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent... Allons arroser les Blumen in Topf !
Stéphane BOURHIS
À propos :
Stéphane Bourhis enseigne à l’Université de Strasbourg où il est chargé de cours, soucieux de transmettre à ses étudiants, comme aux clients de Red-Act les moyens d’être autonomes, impactants et efficaces.
Membre et Délégué régional de l’APCIG (Association Professionnelle des Chroniqueurs et Informateurs de la Gastronomie et du vin), il a à cœur d’accompagner les professionnels du tourisme, de la gastronomie, de l’hôtellerie et de la Restauration dans leur communication du quotidien.
Fondée en août 2004, l’agence Red-Act a fait le choix de se spécialiser dans la communication print et « digitale », dans la conception-rédaction et la production de contenus à valeur ajoutée. Elle a développé des stratégies liées à l’image de marque, l’animation des réseaux sociaux.