Etienne Daho était à Strasbourg, un concert savamment pop et délicieusement noir. Un rendez-vous, un Blitz Tour, que l’on ne peut louper, que l’on ne pouvait louper.
Comme de nombreux spectateurs, les billets achetés entre les mains, il y a plus d’un an, je révise en silence quelques morceaux qui ont marqué ce qu’il faut commencer à appeler maintenant une lointaine jeunesse.
Souvenirs de jeunesse
Daho, c’est bien sûr « La notte » et l’incontournable « Tombé pour la France ». Mon cerveau reconnait les sollicitations de ma pensée.
« Be bop pieds nus sous la lune, sans foi ni toit ni fortune
Je passe mon temps à faire n'importe quoi »… N’importe quoi, voilà qui me relie à de folles soirées du côté du Rachdingue ! Du côté de Vilajuïga !
Le Rachdingue, discothèque surréaliste perdue entre les cactus et les oliviers catalans, c’est la « boîte » où un soir de la fin des années 80, je croise Etienne Daho ! Rencontre surréaliste dans la plus « Dali » des Discothèques. Ecrin pop et techno au milieu de la Pampa. Il y aurait des anecdotes à conter, des retours de boîtes aussi mais cela n’est pas le moment.
Les années sont passées, les albums aussi… Je me souviens du concert de Sausheim et puis vint à nouveau Strasbourg.
Un Dave Gahan à la Française
L’invitation … Pas la chanson, quoi que… L’invitation à un concert de Daho ne se refuse pas. La salle est pleine. Pleine de souvenirs dans chacune des têtes présentes. Bien sûr les midinettes des années 80 sont là. Elles ont grandi, gagnant en charme et maturité. D’autres amateurs se laissent emporter, eux, par un côté sombre et pop à la fois qu’Etienne Daho distille maintenant depuis une quinzaine d’année. Un ami, expert en la matière entend des sonorités « à la Bauhaus » dans certains riffs de guitare.
Daho mène l’assaut, le Blitz à sa façon… Humilité, sincérité, proximité. Ils se laissent aller à des émotions partagées. Il parle à la salle comme on parlerait à des potes… On parle là de Pink Floyd, et de Syd Barrett, fondateur et éphémère leader du groupe
Les « potes » savent que « The Piper at the Gates of Dawn » fut important pour le rennais. Un jour de 1968, à ses 12 ans, il achète l’album, qu’il paye alors en plusieurs fois. Il totalise aujourd’hui une belle collection de 2500 titres.
Les « potes » écoutent Daho ! La musique reprend … Etienne Daho, l’oiseau des nuits d’antan, ne fut-il pas DJ ! A sa main, ses concerts passent ainsi de la « boom pop » à l’intimisme, de l’esprit festif, saveur New Wave à un côté obscur, bercé entre mélancolie et « dark »…
Mais le voilà là, de se déhanchait … L’image saute alors aux yeux… Bien sûr Etienne Daho est unique, mais il y a là un Dave Gahan à la Française.
Un côté Dark, un autre Daniel Darc
Etienne Daho est chez lui à Strasbourg ! La salle est debout depuis les premières mesures. Enoncer les titres n’a ici d’ailleurs que peu d’importance. Etienne mène la dance.
Les filles des années 80 sont devenues des femmes. Elles bougent en cœur, en chœur pardon !
Si la page Diskonoir date déjà, Etienne Daho partage alors des morceaux aux sonorités plus dark … Mon cerveau se met à penser… Darc ou Dark ?
On ne peut s’empêcher de penser un instant à Daniel Darc… Daniel Darc, c’est naturellement Taxi Girl. C’est aussi toute une carrière, toute une époque, une mélancolie festive et rock…
Daniel Darc, Daho, Jacno… Nous y voilà ! Il manquait d’ailleurs peut-être un morceau avec Calypso Valois, hier à Strasbourg.
Mais Daho est avant tout Daho ! On aime le côté « obscur » de Daho. Ce cocktail unique entre romantisme, mélancolie et humeurs festives.
Merci Etienne Daho
La nuit est tombée depuis longtemps sur Strasbourg. Il est déjà venu le temps de se quitter. Un rappel, deux rappels ! La salle réagit à l’unisson. Finir avec "Ouverture", il fallait le faire.
« Merci à toi » lance le chanteur dont on sent l’envie de pointer chaque spectateur venu ce soir. Donner pour recevoir… Une partie du secret d’Etienne Daho.
Le concert s’achève… Un dernier songe aux titre qui, finalement, finalement, accompagnent notre vie. La vie est un Blitz Tour. Cueillons là !
Stéphane Bourhis
Keep Dancing Inc, un cadeau signé Daho
Etienne Daho est un découvreur, un dénicheur de talents… Il aime partager … On pense à certains noms de la scène rennaise des années 80. Comment ne pas évoquer aussi le tandem Daho – Turboust. L’ancien clavier du premier album Dantzig Twist du groupe Marquis de Sade. Son exigeante fluidité lui permettra de signer quelques-uns des grands morceaux de l’univers « dahoiste » ( Tombé pour la France – Epaule Tattoo).
On pense plus récemment à Yan Wagner. A ceux qu’il a sans doute inspiré, à Lescop, petit frère virtuel de Daho, Darc et Ian Curtis.
Hier, il nous proposait la découverte de Keep Dancing Inc, savant cocktail de synthés, boîtes à rythmes et guitares. Un délicieux mélange de french rock, cold wave, synth pop sur sans aucun doute un coulis de Punk. Belle découverte, une maturation à venir et, enfin, grande classe quand Etienne les fait remonter sur scène pour clore le concert.
À propos :
Stéphane Bourhis a enseigné à l’Université de Strasbourg où il était chargé de cours, soucieux de transmettre à ses étudiants, comme aux clients de Red-Act les moyens d’être autonomes, impactants et efficaces.
Membre et Délégué régional de l’APCIG (Association Professionnelle des Chroniqueurs et Informateurs de la Gastronomie et du vin), il a à cœur d’accompagner les professionnels du tourisme, de la gastronomie, de l’hôtellerie et de la Restauration dans leur communication du quotidien y compris comme Community Manager externe.
Fondée en août 2004, l’agence Red-Act a fait le choix de se spécialiser dans la communication « digitale », dans la conception-rédaction et la production de contenus à valeur ajoutée. Elle a développé des stratégies liées à l’image de marque, l’animation des réseaux sociaux et à l'accompagnement de personnalités politiques comme de chefs d'entreprises.